mardi 13 septembre 2016

Combien d’enfants refugiés vont à l’école?



‘Leur donner un peu de nourriture ne suffit pas. Donnez l’éducation aux enfants de ces familles et vous aurez assuré leur avenir ».
Ces mots sont ceux de la jeune Prix Nobel de la Paix, la pakistanaise Malala Yousfzai, qui appelle les leaders du monde à financer l’éducation des enfants refugiés.
Dans le même article, il est précisé que 80% des enfants refugiés ne vont pas à l’école. C’est un sujet très important pour le Burundi, qui a plus de 300.000 refugiés en ce moment, et dont la majorité, ca va de soi, sont des jeunes. Je n’ai pas d’informations sur le pourcentage des enfants refugiés burundais qui vont à l’école mais ca doit être dans les mêmes proportions. Un ami refugié en Ouganda me disait que la grande majorité des enfants burundais qui sont dans le camp de Nakivale ne vont pas à l’école. C’est un désastre. 

Je salue le courage de la Maison Shalom qui, selon les informations qui me parviennent, fait ce qu’elle peut pour que le plus possible de jeunes refugiés au Rwanda puissent continuer leurs études. Ce serait une excellente chose s’il y avait des organisations comme Maison Shalom dans tous les pays où il y a de fortes communautés de burundais refugiés, en Tanzanie, en RD Congo, en Ouganda, en Zambie ou ailleurs.
Suivre l’exemple du Dalai Lama
Le Dalai Lama, qui est le chef spirituel du peuple tibétain, a été contraint de s’exiler en Inde en 1959, alors que son pays venait d’être colonisé par la Chine communiste de Mao Tse Tung. Quand il arrive en Inde, son objectif est de se battre à l’ONU pour que la Communauté internationale reconnaisse l’indépendance du Tibet et condamne l’invasion chinoise. Nehru, premier ministre de l’Inde lui conseilla ceci : « La meilleure façon de faire avancer la question tibétaine est, non pas à travers l'ONU, mais à travers la bonne éducation de vos enfants ». Le Dalai Lama a retenu la leçon et il a décidé « se concentrer à construire une forte communauté en exil pour que quand le moment de rentrer viendrait, nous serions en mesure de reprendre notre vie en mains, transformés par notre expérience ». Et cette transformation passait par l’éducation et l’intégration des refugiés tibétains en Inde et dans d’autres pays où ils se sont établis.

Cette leçon vaut également pour les Burundais en exil aujourd’hui. L’erreur de mes compatriotes refugiés serait de penser qu’ils rentreront bientôt. L’histoire a montré que l’exil peut durer très très longtemps. Ces Tibétains qui sont partis en exil en 1959 (avant la naissance de mon père) y sont toujours. Les refugiés burundais aujourd’hui ne passeront peut-être pas 57 ans en exil mais ils doivent être prêts à y passer des dizaines d’années, et si leurs enfants ne sont pas éduquées, c’est une génération de Burundais qui sera perdue. 

Je sais qu’il y a beaucoup de leaders politiques et de la société civile en exil, je les appelle de toutes mes forces à se saisir de cette question. Ils doivent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour aider le plus possible de jeunes refugiés à continuer leurs études, du primaire à l’Université. C’est aussi sur ce point que nous évaluerons leurs capacités à changer les choses au Burundi.

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