jeudi 27 février 2014

Pourquoi je soutiens l’Uprona



Je soutiens les upronistes qui ont décide de manifester chaque jour Ku Mugumya jusqu’a ce que le pouvoir les laisser travailler dans leur siège. Ku Mugumya n’est pas qu’un bâtiment qu’on peut juste laisser et aller travailler ailleurs comme le pensent certains, c’est une place qui a une valeur a la fois sentimentale et symbolique pour les militants. Celui qui te vole un œuf peut te voler un bœuf. 

Cette ingérence du pouvoir dans les affaires de l’Uprona et des autres partis est un abus de pouvoir, une forme d’oppression,  une violation des droits des citoyens à s’organiser en associations politiques comme ils le veulent. Imposer au parti des chefs non reconnus par les militants, empêcher même aux élus de se réunir dans leur permanence alors qu’ils n’ont pas (du moins pas encore) été radiés du parti, ce sont des pratiques d’une autre époque.  Le pouvoir ne peut pas gérer les partis comme on gère son argent de poche.Les partis ne sont pas l’argent de poche.  Derrière les partis, il y a des  humains qui ont des libertés garanties par la Constitution et les lois internationales et il faut faire tout ce que permet la loi pour les préserver.

Certains diront que le CNDD-FDD n’a pas inventé l’autoritarisme, qu’il s’approprie les pratiques qu’a pratiqué la même Uprona pendant les nombreuses décennies que ce parti a fait la pluie et le beau temps sur le Burundi comme parti unique.  On dira donc que l’Uprona récolte ce qu’il a semé. C’est aussi vrai. Mais on ne peut pas accepter de continuer à reproduire les erreurs du passé.
L’obstruction de l’espace politique est l’une des raisons qui ont poussé ceux qui sont au pouvoir actuellement a prendre les armes contre les régimes militaires. Il faut qu’on ose dire au CNDD-FDD que rien de bon ne peut sortir de cette façon de malmener les hommes politiques de l’opposition. Les profits que le parti au pouvoir peut tirer de ces manœuvres louches est sont minimes et de courtes durée.
La Constitution obligeait de remplacer Bernard Busokoza par quelqu’un de son propre parti. Pour contourner cette constitution, le pouvoir a imposé Bonaventure Niyoyankana et Concilie Nibigira des chefs non reconnus par les militants et les différents organes du parti. Des chefs dociles, qui leur donneront un vice-président et des ministres dociles. On peut dire que le CNDD-FDD a opté pour la facilité, étant donné que les chefs reconnus par les upronistes avaient accepté de coopérer pour former un nouveau gouvernement. Mais le CNDD-FDD a choisi de travailler avec des upronistes qu’aucun organe du parti ne reconnait. C’est comme si a la guerre, une armée choisissait un partenaire qui ne contrôle pas ses troupes, de peur que le vrai leader des forces partenaires ne lui fasse  de l’ombre. On ne peut pas remporter une victoire avec un tel partenaire, surtout pas à long terme. 

 L’Uprona ne réclame que le dialogue. La communauté internationale aussi. Mais le CNDD-FDD ne veut rien entendre. Comment on appelle un acteur politique qui ne veut pas dialoguer avec ses partenaires ? Je pense que c’est ce qu’on appelle un dictateur !
La dictature, nous l’avons côtoyé à l’œuvre au Burundi pendant de nombreuses années. Nous n’en avons pas besoin.

J’appelle le CNDD-FDD à avoir le courage de travailler avec une UPRONA reconnue par ses militants.  Ça évitera à tout le monde de perdre le temps qu’on devrait consacrer à la résolution des problèmes plus importants qui tiennent à cœur les Burundais.  

lundi 24 février 2014

Abandonner les vieilles habitudes qui tuent



La semaine passée, j’ai été scandalisé en entendant les responsables du FRODEBU NYAKURI se plaindre de l’assassinat d’un militant de leur parti dans la Zone Ruzo, commune Giteranyi, province Muyinga  par un militant du parti au pouvoir. Comme si les crimes que le Burundi a connus ne suffisent par pour nous servir de leçon. Certains compatriotes n’ont pas encore compris que quand on sème la mort, on récolte la mort. 

Nous sommes à une époque où tout le monde parle de vérité et réconciliation. Mais on ne peut pas se réconcilier avant d’abandonner les vieilles habitudes qui tuent.  L’une de ces vieilles habitudes dans la politique burundaise consiste à se dire que le plus fort est celui qui a la plus grande force de nuisance, d’éliminer même physiquement ses adversaires.   Quelle barbarie ! Dans un pays civilisé, les rivalités politiques ne devraient jamais aller aussi loin, jusqu'à verser le sang de nos adversaires.
Ces vieilles habitudes qui nous rattrapent chaque fois à la veille des élections. 2015 est proche, et me fait déjà peur. 

On dit que le Burundi est l’un des pays les plus pauvres et les plus corrompus du monde. Le niveau de (sous)développement d’un pays se mesure aussi par sa capacité à résister contre la violence, surtout pendant la période électorale. Et cette capacité reste très basse au Burundi, on l’a vu en 2010. Parviendrons-nous à résister en 2015 ?

lundi 17 février 2014

Tous les Tutsis ne sont pas des Upronistes, mais…

Par Thierry Uwamahoro


Depuis que le Cndd-Fdd a lancé une offensive nyakurisatrice contre le parti Uprona, par truchement de quelques Upronistes interposés, une tension politico-sécuritaire s’installe progressivement au Burundi. L’offensive médiatique du Cndd-Fdd des deux dernières semaines a beau essayé de nous convaincre qu’il ne s’agit ni moins ni plus que d’un conflit intra-Upronistes, mais les faits qui s’observent sur terrain ne se joignent pas aux belles paroles. Il y a presque trois semaines, j’écrivais des conséquences potentielles du limogeage du Major Bernard Busokoza. Mon but était d’avertir pour que tout chemin qui peut nous ramener à la violence soit exclu des jeux des uns et des autres. Mais voilà qu’ hélas, nous semblons nous diriger droitement vers un mur. Un mur de violence en ce moment que le contrat social signé à Arusha se fissure du jour au lendemain.

Quand les Burundais se sont rencontrés à Arusha, ils se faisaient représenter par divers groupes. Les plus connus de ces groupes sont le G7 et le G10. Le G7 était un groupe de partis politiques à prédominance Hutu tandis que le G10 était de ceux à prédominance Tutsi.  Quoi qu’il y avait des Tutsi au sein du G7 et des Hutu au sein du G10, la compréhension générale était que le G7 représentait les intérêts Hutu dans les négociations tandis que le G10 était à la table pour s’assurer que les intérêts Tutsi ne soient pas oubliés. C’est ainsi que les postes politiques de la transition furent partagés entre représentants du G7 et du G10 pour encore une fois s’assurer que les intérêts des uns et des autres soient garantis afin de réussir la marche vers un Burundi paisible et réconcilié.
Quatorze ans après la signature des Accords d’Arusha, cette configuration G7 et G10 explique l’évolution politico-ethnique et sécuritaire de la crise institutionnelle de 2014. Abordons le sujet sans faux-fuyants et sans nous voiler la face.

Quoi qu’il y avait déjà des grondements à caractère ethnique ici et là; jusqu’à récemment, le problème burundais se décrivait en termes de mauvaise gouvernance politico-économique. Aussi longtemps que Hutu et Tutsi se sentaient pleinement représentés dans les institutions  de la république selon les prescrits d’Arusha, la responsabilité dans cette mauvaise gouvernance étaient également pleinement partagée. En outre, aussi longtemps que les partis politiques à prédominance Hutu se Nyakurisaient entre eux et que les Upronistes – du seul parti politique à prédominance Tutsi au gouvernement – s’entredéchiraient en interne, l’équilibre politico-ethnique d’Arusha n’était guerre en danger et les acquis des uns et des autres – ethniquement parlant – n’étaient pas menacés.  Tout changea le moment que le Cndd-Fdd changea son fusil d’épaule pour enfin placer l’Uprona dans son collimateur, après que le parti des Badasigana eut refusé de coopérer sur des questions cruciales telles que la CNTB, la révision de la Constitution, et le troisième mandat de Nkurunziza. Des questions tellement cruciales qu’elles commençaient même à rapprocher les deux ailes de l’Uprona antérieurement antagonistes.  

Mais tiens, tous les Tutsis ne sont pas des Upronistes et tous les Upronistes ne sont pas des Tutsis. Effectivement, oui. Néanmoins, le mauvais calcul que le Cndd-Fdd a fait a été de ne pas constater avant l’offensive nyakurisatrice contre l’Uprona – le seul parti Tutsi au gouvernement – que cette attaque revenait automatiquement à attaquer les garants des Accords d’Arusha -- côté Tutsi -- et à fragiliser l’équilibre politico-ethnique consacré par Arusha. L’effet de l’offensive «Cénédédique » a été une coaliton progressive des Tutsis (Upronistes ou pas) autour de l’Uprona. Il est à parier que l’uprona a aujourd’hui la plus haute note favorable des Tutsi des huit dernières années. C’est comme un instinct de survie. Parler à vos confidents amis Tutsis, vous le comprendrez. 

Mais quid de Prosper Bazombanza et compagnie ? De même que les Tutsi du G7 à Arusha n’auraient pas pu prétendre défendre de façon crédible les intérêts Tutsi avec la même ferveur que ceux du G10, Bazombanza et compagnie (qui ont dû louer des acteurs pseudo-Upronistes pour remplir une salle) ne peuvent pas prétendre représenter crédiblement les Tutsis et ne sont perçus que comme des Tutsis du G7-version 2014. Les Tutsis ne se reconnaissent pas en eux. Certains Tutsis (pas nécessairement et/ou exclusivement des Upronistes) les considèrent même comme des «traitres». Et en ceci se trouve le nœud du problème de la crise politico-ethnique de 2014. Est-ce que le Cndd-Fdd va foncer dans son entêtement avec un gouvernement sans représentation Tutsi crédible ?

C’est dans cet atmosphère que se murmure des tensions au sein des forces de défense et de sécurité. Que se parlent des officiers  ex-FAB qui n’ont pas répondu présents aux invitations à la fête de l’Unité Nationale du 5 Février dernier. Des sessions de causerie morale où des officiers d’une des composantes de la FDN ne sont plus même intéressés à poser des questions. Sans oublier l’alerte maximum qui règne dans les camps militaires de la capitale. Des informations à vérifier minutieusement, certes; mais des informations qui intoxiquent l’atmosphère politico-ethnique Burundais sans doute.

Ce qui est déplorable dans toute cette histoire, c’est que nous ne devrions pas nous retrouver sur cette pente glissante que nous empruntons dernièrement. L’Uprona n’est pas en direct compétition avec le Cndd-Fdd en ce qui est de leurs électorats respectifs.  Ces partenaires gouvernementaux devraient, selon les prescrits d’Arusha, pouvoir cohabiter pacifiquement. Il n’est jamais trop tard pour bien faire dit-on. Le pays peut éviter les violences et les bains de sang qui se profilent à l’horizon. Le camp Nkurunziza n’a qu’à appeler Nditije et ainsi restaurer l’équilibre «Arushéen». Nous autres citoyens lambda aimerions retourner à nous plaindre de la mauvaise gouvernance politico-économique du Burundi par le couple Uprona-Cndd-Fdd (ce couple qui nous représente tous, dans notre diversité ethnique).

mercredi 12 février 2014

De quoi Concilie Nibigira est-elle le nom ?



Hier, Concilie Nibigira, ancienne vice-présidente de Bonaventure Niyoyankana, s’est autoproclamée présidente de l’UPRONA à la surprise générale. Les réactions tant dans les medias traditionnels que sociaux n’ont pas tardé de qualifier cette femme de traitre « vendue » au CNDD-FDD. 

.  En écoutant l’interview de Concilie ce matin sur la radio Isanganiro , mon opinion sur  l’intention de cette femme a évolué.  En effet, cette femme et l’Akagwi derrière elles sont des gens qui ont été traitres de traitres, « Mpemukendamuke » par le camp  Nditije-Ngayimpenda, alors qu’ils soutenaient Bonaventure Niyoyankana quand il a accepté de revenir à la tête de l’UPRONA avec la discutable bénédiction du Ministre de l’Intérieur Edouard Nduwimana. Quand M. Niyoyankana s’est désisté, le comité central du parti, qui assure l’intérim, a promis d’étudier l’option de le réhabiliter maintenant que la conscience lui revenait. Il a même été couvert d’éloges par tous les courants confondus. Mais Bonaventure Niyoyankana n’était pas le seul à avoir été voué aux gémonies. Ses amis, dont Concilie Nibigira et Gaston Sindimwo, quel serait leur sort ? 

En  se mettant a la place de ces ‘traitres », on peut comprendre la fragilité de leur position. Bonaventure Niyoyankana, leur chef, a pu sauver peau et retrouver estime chez les Badasigana. Eux, non. Ce sont des traitres. Ils n’ont donc plus rien à perdre. Ils risquent d’être victimes du processus de réconciliation. Alors ils essaient, à mon avis, de négocier leur place à l’UPRONA. Dans ce parti où tout le monde a trahi tout le monde, où les protagonistes ne cessent de s’échanger des noms d’oiseaux, les « traitres » d’aujourd’hui trouvent peut-être injuste (en supposant que la notion de justice a encore un sens chez les hommes politiques) qu’ils soient les seuls à payer les frais des différentes faiblesses du parti. 

La politique étant le rapport de force, le « coup de théâtre » de cette présidente autoproclamée vise à montrer que sa bande a encore de ressources de torpiller un processus de réconciliation qui se fait sans elle et contre elle. Elle réclame, peut être maladroitement, sa part du gâteau mais aussi un morceau d’honneur. 

Je ne suis pas de ceux qui croient que derrière Concilie Nibigira se cache une nouvelle manœuvre téléguidée par le Ministre de l’Intérieur ou le CNDD-FDD. Je crois même que c’est cette bande de Concilie qui manipule le pouvoir pour être associée au processus de réconciliation mais aussi au partage du pouvoir qui va avec entre différents courants.

lundi 3 février 2014

Des blogueurs de la région des Grands Lacs se rencontrent à Bujumbura



COMMUNIQUÉ DE PRESSE


Bujumbura, 28 janvier 2014 (RNW) – La rédaction Afrique deRadio Netherlands Worldwide organise, du 13 au 15 février 2014 à Bujumbura (Burundi), la conférence dénommée #BloGlacs. Elle réunira
des blogueurs (et des curieux du blogging) de la région des Grands Lacs.

Les sessions se dérouleront au King’s Conference Center (KCC) de Bujumbura et les thèmes discutés seront relatifs à la sécurité sur internet, la liberté d’expression et les techniques de publication en ligne.
 
L’idée est de créer un lien, un pont entre de jeunes talentueux, désirant raconter leur région et résidant
au Burundi, au Rwanda et en République démocratique du Congo, pour partager et réfléchir sur la
problématique de la liberté d’expression dans cette partie du continent.

De courts ateliers aéreront le déroulement de la conférence afin de renforcer les capacités des
blogueurs sur des aspects cités plus haut et éventuellement sur leurs besoins spécifiques. Les
animateurs de ces ateliers privilégieront une approche pragmatique répondant aux besoins réels des
blogueurs.

La rédaction Afrique de RNW organise cette conférence dans le but de :
Créer un cadre de réflexion et d’échanges entre blogueurs de la région des Grands Lacs en
vue de faciliter leurs partages d’expérience sur la problématique de la liberté d’expression
Renforcer les capacités des blogueurs sur les techniques d’écriture web et autour des
questions de sécurité sur internet
Impulser la création d’un réseau de jeunes blogueurs motivés et talentueux dans la région des
Grands Lacs
Encourager les jeunes de cette région à prendre la parole et s’exprimer via les outils disponibles sur le web.
Fin

Note aux journalistes :
Pour plus de renseignements sur la conférence, des interviews, photos, etc., veuillez contacter
Yves Zihindula. T : +257-71-103-165 M : yves.zihindula@rnw.org
À propos de RNW
La Rédaction Afrique de RNW produit des articles de fond, des reportages, des analyses, des
programmes radios, des blogs, des dessins et des vidéos pour stimuler la liberté d’expression.
Elle s’ adresse aux jeunes de 15-35 ans et s’intéresse aux droits de l’homme, la démocratie et la
santé sexuelle. Pour plus de détails visiter www.rnw.nl/afrique . Sur Facebook : RNWAfrique