lundi 29 juillet 2013

QUELQUES PROPOSITIONS DE PRIORITES POUR UN DEVELOPPEMENT HARMONIEUX.

Libérat Ntibashirakandi
Ce texte, extrait d’un long article rédigé en 2010 par Libérat Ntibashirakandi, reste d’actualité. L’auteur m’a donné l’autorisation de le publier.

 1. Une paix durable au Burundi et une véritable démocratie en paroles et en actes. Cette paix et cette démocratie recherchées ne seront pas possibles sans une justice sociale équitable pour Tous, sans sécurité des biens et des personnes, sans une véritable réconciliation entre burundais, sans respect des droits de l’homme, etc. Bref, le Burundi doit être un état de droit dans lequel chaque citoyen jouit de ses libertés civiles et politiques. La paix pour tous les citoyens burundais et la sécurité de leurs biens ne seront possibles que si le pays est dirigé par des hommes et des femmes politiques responsables, soucieux de l‘intérêt général de tous les burundais plutôt que de leurs intérêts propres. La paix ne sera aussi possible au Burundi que si les autorités du pays respectent la loi. Tous les instruments politiques : la constitution, le code électoral, la loi communale, la loi sur les partis, les conventions sous régionales et internationales, etc. doivent être scrupuleusement respectées par le Chef de l’état, ses proches collaborateurs, les membres du gouvernement et mandataires politiques : parlementaires, sénateurs, gouverneurs, administrateurs communaux, etc. C’est pareil pour les Forces de Défense et de Sécurité ainsi que tous les cadres de l’état et tous les citoyens burundais sans distinction aucune.

2. Une fois la paix retrouvée, tout citoyen aura droit à ses dividendes : le pain pour tous. C’est une tâche très difficile mais possible. Elle est difficile car la crise financière qui a frappé l’occident au cours de 2008 secoue déjà le Burundi. En effet, les pays amis et bailleurs du Burundi (Belgique, France, Allemagne, USA, Grande Bretagne, les pays nordiques d’Europe, l’Italie, etc.) sont obligés de réduire l’aide au développement afin de répondre aux préoccupations de leurs citoyens. La France, l’Italie, les pays nordiques et d’autres ont déjà réduits cette aide. C’est pourquoi le Burundi doit compter d’abord sur ses propres forces, réduire sa dépendance extérieure sachant que plus de la moitié du budget de fonctionnement de l’état vient de l’aide extérieure.

La crise économique qui secoue le monde exige des mesures d’austérité afin de juguler les conséquences de celle-ci.
Les acteurs politiques devraient s’entendre sur ces mesures d’austérité pour que les responsables du pays de demain puissent être les premiers à donner un bon exemple.

Quelques pistes de réflexion :
_ Réduire le nombre de ministères en regroupant certains : un seul ministère de l’éducation au lieu de trois, un seul ministère de la santé et de lutte contre les maladies comme le SIDA, la malaria, le diabète, les hépatites, etc. Pour un pays comme le Burundi, il y a lieu de réduire les ministères jusqu’à 15, maximum 20.
_ La suppression de la deuxième Vice présidence et créer plutôt le poste de Premier Ministre.
_ La réduction du nombre de députés.
_ Réduire le nombre de déplacements des mandataires politiques.
_ La réduction du nombre de provinces à 4 régions administratives (Nord, Centre, Ouest et Est).
_ Tous les ministres et mandataires politiques devront voyager en deuxième classe, sauf le Président de la
République et Vice présidents (Premier Ministre), les Présidents des deux chambres.
_ Suppression totale du charroi de l’Etat à l’exception des véhicules protocolaires.
_ Equipements des bureaux des ministres très modestes
mais présentables.

Certaines mesures nécessitent la révision de la constitution. Si les acteurs politiques le décident, la constitution pourra être revue sans aucun problème.
Chaque citoyen burundais n’aura pas le pain s’il n’y a pas une très bonne politique d’assainissement des finances publiques afin d’augmenter les salaires des fonctionnaires et ainsi augmenter le pouvoir d’achat des citoyens et relancer l’activité économique. La lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics permettront de faire des économies et créer des industries. La priorité serait de relancer le COTEBU et la
VERUNDI, ainsi créer des emplois pour lutter contre le chômage des jeunes et se positionner comme leader au sein de l’EAC en matière de production du textile (produits du
COTEBU), des verres et bouteilles (produits de la VERUNDI).
Bien plus, il faudrait relancer une véritable politique agricole : encadrement des populations en matière de lutte contre l’érosion, la gestion de l’eau des pluies et la conservation des semences. Les eaux de pluie stockées pendant la saison des pluies seront utilisées à irriguer les champs pendant la période de sécheresse.

3. Prospérité et bien être pour tout citoyen burundais.
 La prospérité n’est possible que si on est éduqué correctement. Il faudrait une très bonne politique de la petite enfance. Par ailleurs, une réforme profonde de la politique de l’éducation devrait se faire rapidement.
Tous les régimes burundais ont favorisé une éducation élitiste qui n’est plus adapté aux réalités socioéconomiques du pays. Si une éducation primaire de base doit être obligatoire pour tous les enfants, l’enseignement supérieur et universitaire devrait être réservé aux plus doués. Les filières de formation doivent répondre à une politique de développement durable. A long terme, entre l’école primaire obligatoire et l’enseignement supérieur, le Burundi devrait privilégier l’apprentissage des métiers générateurs de revenus. Ainsi le Burundi aura contribué à la classe moyenne indispensable pour toute stabilité politique et
économique.

Le bien être est aussi le résultat d’un habitat décent. Au Burundi, l’habitat dispersé devrait être banni. Il faudrait promouvoir et vulgariser l’habitat regroupé en expliquant à la population les avantages de ce genre d’habitat.
Les burundais qui ont les moyens se font soigner en Inde, en Europe, en Afrique du Sud, en Israël, au Kenya, au Rwanda, etc. Aller se faire soigner à l’étranger est devenu un geste tout à fait normale. Et les pouvoirs qui se sont succédé n’ont rien fait pour améliorer la qualité des services de soins donnés aux malades dans les hôpitaux burundais. L’Etat a le devoir entre autre de soigner ses propres citoyens. C’est pourquoi il est temps me semble-t-il, de construire un hôpital très moderne et le doter des équipements appropriés. Tous les services spécialisés devraient être créés et les médecins seront payés à leur juste valeur afin de les encourager à ne pas aller chercher mieux ailleurs.

4. Le rayonnement du Burundi dans le concert des Nations. Le Burundi devrait être une démocratie, un véritable état de droit, un modèle de la région en matière de bonne gouvernance et de démocratie. C’est la seule voie pour redorer son image dans le concert des Nations, d’attirer les capitaux, les investisseurs et les touristes. Abarundi twategerezwa gukamisha démocratie !

La démocratie retrouvée, un véritable état droit bien installé, il faudrait bien préparer une campagne médiatique pour améliorer l’image du Burundi. Mais cela doit se faire en paroles et en actes :
_ Bien soigner l’accueil à l’aéroport international de
Bujumbura. La tenue des agents, l’accueil des passagers, etc. est un élément important pour l’image du pays. Les agents de l’immigration doivent être formés pour améliorer la qualité de services et d’accueil. Il est honteux qu’un agent accueille les voyageurs en training par exemple ou demande de l’argent aux voyageurs.

 La propreté et la réhabilitation des infrastructures d’accueil des voyageurs et touristes doivent être une préoccupation du Burundi.
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Libérat Ntibashirakandi est docteur en Sciences (Mathématiques) et  Professeur visiteur à l’Université du Burundi depuis 2000 dans le cadre du programme de Coopération Universitaire Institutionnelle entre le Burundi et le Conseil Interuniversitaire de la Communauté Française de Belgique. Il est le Président de la DBB (Diaspora Burundaise de Belgique). Contact : ntibashirakandi@yahoo.fr

dimanche 28 juillet 2013

How To Balance The Burundi National budget?

A reader writes:

If Burundi is serious in streamlining its budget, there are many areas where they may have to touch in order to balance the National budget:

 (1) Reduce the number of Ministries by fusing two or three Ministries into one.

 (2) Eliminate the Vice-President Level in the Office the Presidency. A Prime Minister can assume the functions of the two Vice Presidents.

 (3) I am wondering whether tiny Burundi needs to be subdivided in all these many Provinces. We may just need to divide Burundi into just 5 to 6 regions as they use to be during the "Royaume du Burundi" (Buyenzi, Mumirwa, Kirimiro, etc.). We can then give more powers to the "Administrateurs Communaux". We may even fuse some Communes in order to reduce the number "Administrateurs Communaux".

 (4) We may reduce the number of troops in the Burundi Defence Forces and just have a Professional Army, well paid, and efficient. We probably do not need more than 10,000 to 15,000 troops. We should instead have a visible Police presence to maintain peace and tranquility.

 (5) The whole Public Service should be revamped to make sure that all dead branches (bois mords) are trimmed. One third of the Public Service may have to be recycled into the Private Sector.

samedi 27 juillet 2013

Osons Inventer un Burundi Digne de Rwagasore

par Thierry Uwamahoro

Cet article a été initialement publié par Zera en trois parties et reprend toutes les trois parties que Zera a publie en un seul billet. Pour le situer dans le temps, le billet a été rédigé une semaine après le fameux article de Charles Obbo, qui a suscité beaucoup d’encre. L’auteur m’a demandé gentiment de le republier dans Le Burundi Nouveau.
L'idée est que le Burundi a un atout à vendre: une réconciliation réussie. Il faut bâtir sur cette fondation pour progresser.

Thierry Uwamahoro
Un bataillon de bloggeurs, Facebookeurs, Twitteurs et autres jeunes et moins jeunes burundais ont passé la semaine dernière dans une cyber-guerre défendant vaillamment l’honneur de leur patrie qui s’était retrouvée sous agression étrangère ougandaise par voix du Kenya.   A l’instar de Mwezi Gisabo (repoussant Rumaliza et combattant les Allemands) et de Rwagasore (travaillant assidûment pour nous défaire du joug colonial) ou de Ndadaye (combattant pacifiquement pour une justice sociale longtemps niée) ; ces burundais en défensive contre un certain Charles Onyango-Obbo étaient animés par un sens élevé de patriotisme. Ils défendaient non seulement le Burundi physique (des hommes et femmes, collines, vallées, lacs et animaux) mais aussi l’idée du Burundi ou le Burundi idéal : concept pas facile à définir mais qui inclut ubuntu, justice sociale, prospérité, hospitalité, paix sociale, lait et miel, et icubahiro dans le concert des nations. Un Burundi idéal qui, en partie, nous échappe depuis maintenant un demi-siècle. C’est de ce Burundi que Rwagasore parlait dans son discours victorieux de 1961 quand il disait, « A cette heure de la victoire du Parti, fût-il le mien, je ne suis pas grisé par le succès, car pour moi et mes amis, la véritable victoire ne sera atteinte qu’après l’accomplissement d’une tâche difficile mais exaltante ; un Burundi paisible, heureux et prospère. »

Le Burundi dont rêvait Rwagasore est-il toujours possible ? Rêvons avec le prince.  

L’ingrédient principal de la réussite vers ce Burundi se trouve dans un billet que Deo Hakizimana a mis en ligne au début de la semaine passée. Mr. Hakizimana écrivait que Bujumbura pouvait devenir une Genève Africaine si par exemple notre pays décidait de« terminer son processus de paix en dialoguant sérieusement avec ses opposants. » J’ai pris la latitude d’interpréter « opposants » dans son sens le plus élargi au Burundi pour inclure opposants politiques réels (ceux dans les partis politiques d’opposition) mais aussi les opposants imaginaires du gouvernement de Bujumbura  (comme les medias et la société civile). Imaginez ce que serait le Burundi si il émergeait un leader visionnaire pouvant rallier toutes ces forces vives de la nation vers un seul but : le bien-être social de chaque burundais !

Au niveau régional, Deo Hakizimana a déjà démontré qu’une fois la paix socio-politique rétablie au Burundi, notre pays en sortirait diplomatiquement costaud. Evidemment, n’ayant plus d’opposants à pourchasser manu militari, «notre Armée et notre Police auraient l'une et l’autre des tâches spécifiques et complémentaires, qui apportent un bol d’air inédit à ce que fait la communauté internationale », dixit Mr. Hakizimana. Il continue plus loin que «notre Armée…aurait la tâche de surveiller la frontière frileuse qui va de Cibitoke aux confins de Cyangugu (Rwanda) et de Bukavu (RDC) à Nyanza-Lac au sud aux portes de la Tanzanie, pour la rendre imperméable par d’éventuelles nouvelles ‘forces négatives’ » et « Notre Police, quant à elle, mieux recentrée et aussi moins diabolisée par les adversaires naturels du régime du Président Nkurunziza, veillerait à la sécurité interne. »

Effectivement, la paix politico-sociale rétablie, notre police deviendrait réellement une force de sécurité et ne serait plus utilisée pour tabasser ou tirer sur des partisans de l’ADC, des journalistes, des syndicalistes, ou d’autres membres de la société civile.

Par ailleurs, dans une situation de paix socio-politique, même les démobilisés – Imbonerakure et autres – pourraient être mieux entrainés, encadrés puis envoyés sur les champs de bataille de l’ Union Africaine ou de l’ ONU pour neutraliser les « forces négatives » du continent et rétablir la paix dans les zones les plus conflictuelles. Ces démobilisés seraient payés en devises, leurs familles prospèreraient et les caisses de l’Etat récolteraient des taxes sur leurs soldes ou salaires. Ce pari gagné, les journalistes est-africains qui blaguent que le Burundi a besoin des affaires scandaleuses de sexe pour se faire connaitre, seraient forcés de titrer dans leurs rédactions respectives: « Burundi Becomes First East African Country to Retrain Demobilized Combattants into UN Peacekeepers » ou bien « Burundi Funds Free Maternal Health Services by Taxing Peacekeepers’ UN Salaries ».

Dans les années 1980, Les Philippines misant sur un besoin croissant d’infirmiers aux USA ont volontairement entrainé un excès d’infirmiers – comme politique nationale –  dans le but de les ‘exporter ‘ vers les Etats-Unis et enfin profiter des rémittences. Le Burundi a un excès de combattants, il est grand temps qu’on commence à les rendre utiles à notre république. Si le gouvernement ne veut pas s’occuper d’un tel programme, des privés pourraient le faire à l’instar des sociétés sud-africaines qui embauchaient des combattants qui assuraient la sécurité des missions diplomatiques en Irak à coups de milliers de dollars par mois.

Un Burundi où gouvernement et société civile collaboreraient effectivement

Ayant tiré les leçons qui s’imposent de la réussite de la conférence des bailleurs de Genève, le leader visionnaire Burundais impliquerait la société civile dans la gestion de la chose publique, ou du moins considérerait la société civile comme partenaire de confiance. Par exemple, une politique tolérance zéro contre la corruption impliquerait l’Olucome dans son élaboration et dans son exécution. L’Olucome aurait un accès non-obstrué sur la gestion des finances de l’Etat et des marchés publiques. Le gouvernement travaillerait sur les rapports de l’Olucome pour corriger les points et personnes défaillants. Le Parcem et l’OAG auraient un accès total  à tous les données macroéconomiques de notre république et leurs rapports serviraient à effectivement corriger les imperfections. Il ne fera même pas six mois avant que l’East African écrit dans ses colonnes, « Burundi Becomes First East African Country to Fully Integrate Watchdog Groups Into Government Policies ». D’un coup, la nouvelle voyagera à vitesse de croisière et les rapports de toutes ces ONGs internationales qui nous regardent parleraient d’un Burundi qui est référence de la gouvernance en Afrique sub-Saharienne.

Avec l’effet domino, les journaux internationaux, reprenant les rapports de Transparency International et International Crisis Crisis Group,  éditorialiseraient sur un Burundi devenu pays exemplaire post-conflit. Des délégations des autres pays post-conflits séjourneront au Burundi pour apprendre de notre expérience unique (ils amèneront des devises dans leurs missions). Des touristes qui auront accidentellement tombés sur une page du Figaro ou du New York Times décrivant le Burundi comme une havre de paix où gouvernement, APRODHA et FORSC enquêtent ensemble chaque mort inexpliqué, débarqueraient sur l’aéroport de Bujumbura pleins de curiosités pour ce pays où Hutu, Tutsis et Twa sont supposément différents mais se ressemblent, parlent la même langue, prient le même Dieu, et habitent les mêmes collines (ces touristes amèneraient aussi des devises, achèteraient des articles des artistes burundais, et resteraient dans les hôtels luxueux et moins luxueux de Bujumbura  -- dopant ainsi notre secteur hospitalier avec plein d’emplois) .

La crédibilité du  gouvernement du Burundi renforcée, des délégations mixtes (ministres, membres de la société civile et même membres de l’opposition) sillonneraient les capitales occidentales, orientales, et mêmes africaines à la recherche des fonds pour financer des projets du gouvernement dont l’ultime but est d’améliorer la vie du murundi. Imaginez par exemple une délégation de Laurent Kavakure, Dr. Sabine Ntakarutimana, Alexis Sinduhije, Pacifique Nininahazwe, Gabriel Rufyiri, et Leonard Nyangoma négociant avec l’ Union européenne pour demander le financement d’ un projet de lancement de la politique de couverture maladie universelle au Burundi avec la promesse que ce programme sera plus tard financé par des taxes burundais (rappelez-vous que dans ce Burundi que nous osons inventer 20,000 anciens combattants ont été transformés en forces de maintien de la paix et paient des taxes régulièrement et que des touristes se bousculent au Tanganyika beach pour dire que bientôt le gouvernement aura suffisamment de revenus). Qui dira non à cette délégation ?

D’un coup, le Burundi établira un programme de couverture maladie universelle. Un programme qui assurera les soins de chaque burundais. Avec ce programme, il n’ y aura plus de requêtes désespérées sur Facebook pour demander aux « amis » de venir à l’aide de tel ou tel autre compatriote qui doit aller se faire soigner au Rwanda ou en Inde. Je parie que le Nation au Kenya sera amené à titre « Burundi Becomes First East African Nation to Insure 100% of Its Citizens ». Nous serons l’envie de la  région.

Dans ce Burundi, les fonds des bailleurs transiteraient par les caisses du gouvernement

Avec les réussites des délégations mixtes représentant les burundais auprès des bailleurs pour collecter des millions (si pas des milliards) de dollars pour améliorer le bien-être des burundais et étant donné que la crédibilité du gouvernement à gérer les fonds en toute transparence a été établie, les aides destinées au Burundi passeront directement par les caisses du gouvernement (aujourd’hui la plupart des bailleurs qui financent le Burundi le font à travers des projets gérés par des ONG internationales ou des cabinets privés basés en Occident qui emploient des ‘experts’ qui sont trop chers et qui, des fois, gèrent ces projets à profit – nous perdons énormément). Les fonds transitant par le gouvernement permettraient à celui-ci de mieux planifier, de financer ses priorités et les secteurs clés (énergie, agriculture, éducation, santé, TIC, création d’ emploi, etc.), de payer des salaires adéquats aux enseignants et aux infirmiers (au revoir les grèves répétitives), et de recruter le personnel qu’ il faut pour assurer le bien-être de chaque burundais (il est par exemple inacceptable que 2000 infirmiers et 200 médecins burundais soient au chômage dans un pays qui affiche un des taux de mortalité maternelle les plus élevés du monde et où plus de 90% des nouveau-nés ne reçoivent pas des soins post-natales). L’argent des bailleurs au gouvernement, que titrerait cette fois-ci The Independent d’Andrew Mwenda ? « Burundi Successfully Requires All Donor Funds to Go Through Its Very Transparent Government. »Tous nos voisins se bousculeront dans les ministères à Bujumbura pour apprendre de notre gouvernance.


Ce Burundi aura pleins de revenus pour financer le budget de l’Etat après le départ des bailleurs

Au fur et à mesure que les priorités du gouvernement seront financées et exécutées, l’économie burundaise sera en accroissement. Des grandes, petites et moyennes entreprises verront le jour. Le gouvernement collectera progressivement des taxes qui remplaceront les aides étrangères dans le financement des projets sociaux. Le Burundi ayant occupés les unes des grands journaux et medias du monde, des investisseurs étrangers atterriront à Bujumbura avec des capitaux à mettre à l’œuvre (surtout qu’avec les rapports trimestriels rassurant du Parcem – partenaire du gouvernement – ils auront appris que notre macroéconomie est très stable). Sûr de lui-même et respecté internationalement et diplomatiquement, le Burundi exigera ou négociera aux pays puissants et limitrophes qu’une partie des taxes payés par des burundais de la diaspora lui soit retournée. Les membres de la diaspora, ne doutant de la transparence de leur gouvernement, feront le plaidoyer auprès de leurs gouvernements hôtes pour que ce vœu du Burundi soit exaucé. Il sera alors au tour du News Times d’annoncer « Burundi Successfully Negotiates Partial Repatriation of Its Diaspora’s Taxes To Fund Agricultural Programs. » Les autres est-africains ne croiront pas leurs yeux.
Il y a lieu de continuer à rêver (et progresser du conditionnel au futur) et développer ce billet même plus…mais l’idée essentielle est déjà là. Comme l’écrivait Deo Hakizimana dans le cadre du rôle potentiel du Burundi dans la stabilisation de la région des grands lacs, le Burundi est plein de potentialités qui restent inexploitées. Comme les ressources humaines font toujours l’atout le plus prisé de chaque société (dans le sens de pays/communauté ou entreprise privée), le Burundi pourrait bâtir un pays digne de Rwagasore, une fois toutes les forces vives de la nation appelées à lui servir sous un leadership visionnaire. « Nothing suceeds like success » (Rien ne réussit comme le succès) nous disent les anglais. Si le texte en haut se lit comme un rêve, c’est qu’effectivement j’ai un rêve qu’un jour ce Burundi sera possible. Osons l’inventer. Succès après succès, nous y arriverons. Ainsi et seulement ainsi serons-nous réellement indépendants.  Ainsi habiterons-nous « un Burundi paisible, heureux et prospère. » Rwagasore nous jugerait à son tour à nos actes et c’est la satisfaction de notre héros qui serait notre fierté.
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Thierry Uwamahoro, titulaire d’un master en développement international, est analyste senior à la société Abt Associates. 

Le Burundi doit entrer dans la société de l'information

Libérat NTIBASHIRAKANDI
Dans un article publié en 2007 et encore d’actualité, Libérat NTIBASHIRAKANDI pense que pour se développer et être compétitif le Burundi doit s’approprier des Technologies de l’Information et de la Communication :

« La place grandissante des TIC dans la société actuelle oblige le Burundi à réviser sa politique d’appropriation et d’usage des TIC dans la gestion du pays. Si rien n’est fait dans les meilleurs délais,  avec l’entrée du Burundi dans East African Community, le Burundi risque d’être phagocyté par les autres pays membres. Il sera notamment obligé d’acheter des services en TIC au Rwanda ou ailleurs alors qu’il pourrait en produire lui-même,  à condition d’inscrire dans ses priorités de bonnes stratégies pour rattraper son retard dans le domaine suite à la crise et à la négligence des pouvoirs qui se sont succédés probablement par ignorance.

Les TIC se composent de nombreux secteurs de services et d’activités tels les services Internet, le développement des logiciels, les infrastructures, services de communication et technologies de l’information, les médias, les bibliothèques et centres d’informations, les réseaux et services d’information et communication, le commerce électronique, la télémédecine, l’enseignement à distance, les réseaux du savoir et systèmes d’aide à la prise de décision, etc.

Tous ces éléments basés sur les technologies, ont convergé pour caractériser ce que l'on nomme aujourd'hui "la société de l'information" ou "société de la connaissance", qui bouleverse le modus operandi des organisations privées, publiques et des gouvernements et propose une nouvelle définition des structures économiques et sociales mondiales, dans lesquelles les richesses, la valeur des biens, et le "pouvoir" (de négociation ou levier du développement), dépendent de plus en plus des moyens et du contrôle des processus relatifs à la communication et l'information.

Cette bataille, n'est pas seulement celle de l'acquisition d'infrastructures et la consommation d'outils technologiques d'information et de communication. Elle se base aussi sur le processus d'appropriation par la société dans son ensemble et ses organisations (entreprises, individus, société civile, académie, recherche et même l'Etat) et de leur capacité d'en faire un moteur de développement, pour construire un nouveau rapport économique et culturel.

Face à ces défis, il est nécessaire et urgent de proposer  une réponse nationale, ambitieuse et planifiée. Tenant en compte la nature même de ces technologies, qui traversent tous ces secteurs et de nombreux autres domaines de la vie sociale et économique, cette réponse doit aussi être globale, établissant une vision et une stratégie de long terme, impliquant dans sa conception et sa mise en œuvre l'ensemble des secteurs économiques, sociaux, étatiques, civils, etc.

Cette politique nationale de société de l'information doit assurer un effort durable, soutenu, cohérent, national d'intégration des TIC en appui aux objectifs et stratégies nationales de développement. Elle doit inclure des stratégies, priorités et plans d'action qui puissent assurer la mise en place de systèmes d'information, connaissance et d'appui à la prise de décision, pour le développement socio-économique ainsi que permettre l'intégration du Burundi dans l'économie globale de l'information. Elle ne doit pas non plus être vue comme un luxe des élites mais comme une nécessité pour le pays.

Si nous avons pu constater l'existence au Burundi, dans le domaine des TIC, de quelques initiatives actions sectorielles (éducation et recherche, ISP privés, multimédias, etc.) et des embryons de réflexions, nous devons constater qu'ils ont été apparemment menés de façon dispersée, sans réelle coordination ni liaison entre les différents secteurs impliqués (télécommunications, éducation et recherche, médias et culture, informatique, commerce et industrie, etc.).

Il est clair qu'avec ou sans stratégie nationale, les technologies et les modèles qui en découlent auront un impact direct sur de nombreux secteurs (éducation, performances économiques, commerce, investissements, Etat et administration, culture et langues, société civile, etc.) et la société dans son ensemble. Les résultats de l’impact dépendront de notre capacité à produire une stratégie de long terme. Ne pas s'atteler à cette tâche, serait un immense gâchis de ressources et d'opportunités, et ne ferait qu'augmenter notre retard de compétitivité. Nous devons dés aujourd'hui, lancer des projets concrets et réels pour entrer de plain-pied dans la société de l'information.


Pour toutes ces raisons, nous suggérons de relancer et de redynamiser la recherche appliquée (ISABU, IRAZ, plantes médicinales, etc.) et surtout intégrer l’usage des Technologies de l’Information et de la Communication dans la vie socio-économique du Burundi : informatisation de tous les services de l’état et plus particulièrement : la douane, les services d’immigration, le service des impôts, la gestion des dossiers médicaux, les services de la Mairie, etc. Les TIC constituent un meilleur moyen de lutte contre la corruption et les malversations économiques ».  

lundi 22 juillet 2013

Non, il ne faut pas restaurer la monarchie au Burundi.

Depuis que le Burundi est république, il a connu beaucoup de tragédies : génocides, dictatures, guerres civiles, régionalismes, ethnismes et beaucoup d’autres maux… Le bilan des républiques déçoit plus d’un. Du coup, certains rêvent de retourner à la monarchie « puisque la république nous est si difficile à vivre ». Le roi était irremplaçable, pas même le fameux ombudsman ne peut jouer le rôle qu’il jouait, dit-on.

Un monarchiste sur facebook écrit :
« La monarchie au Burundi serait la meilleur manière de garder la balance entre les problèmes ethniques tout comme en Belgique elle fédère les wallons et les flamands. Le roi du Burundi aurait un rôle fédérateur et symboliserait la continuité et l’unité burundaise. Ce serait une très belle solution ».

Un Etudiant Burundais en Ouganda a même créé un blog intitulé Le Nouveau Royaume du Burundi  « dans le but de restaurer le sens de l'honneur dans les cœurs des Burundais ». Monarchie rime avec l’honneur perdu, qu’il faudrait restaurer.

La monarchie est rêvée, adorée, idéalisée avec une grande dose de nostalgie. On oublie que dans ce Burundi ancien le roi avait le droit de vie et de mort sur ses sujets. Il pouvait confisquer les biens à qui ne lui plaisait pas, et les donner à ses courtisans. Et bien d’autres excès encore.

Bien sur, les monarchistes d’aujourd’hui ne rêvent pas de tels archaïsmes, mais de monarchie démocratique, constitutionnelle, à la manière des monarchies belge, britannique ou suédoise, mais bien sûr puisée à la source des ancêtres, des vaillants Ntare Rushatsi, Mwezi Gisabo ou encore Ntare Rugamba.
Un jour, j’ai eu une conversation avec un des responsables d’un parti monarchiste. Je lui ai demandé pourquoi son parti soutenait le parti CNDD-FDD au pouvoir. Le petit prince (Rwagasore était le grand) m’a répondu que le pouvoir de Nkurunziza est  le seul qui a restitué aux familles princières certains biens qui avaient été confisqués par les anciens régimes. J’avoue tout de suite que cette réponse m’a déçu.  Ce qui m’a déçu, ce n’est pas le fait que son parti soutienne le CNDD-FDD pour lequel je n’ai pas particulièrement une grande sympathie. Ni le fait que le régime actuel aurait restitué des biens aux princes. Je pense que si des princes ont subi des injustices (ce qui est le cas), ils doivent être remis dans leurs droits comme tous les autres citoyens. Mais la vision, qui est de défendre les intérêts d’une caste des seuls princes m’a semblé aussi  nombriliste et potentiellement dangereuse que les partis qui défendent les intérêts d’une seule ethnie, région, religion ou tribu.
Sebarundi ou la monarchisation du pouvoir présidentiel
On a aboli la monarchie, mais certaines pratiques ou imaginaires d’inspiration monarchique persistent. Dernièrement, on a qualifié de dérive monarchique l’habitude du président burundais qui, quand il octroie des prix ou médailles aux « citoyens modèles », commence toujours par son fils ou sa femme. Les autres appelleront cela népotisme. Moi j’appelle ca erreur de jugement. En effet, dans ce cas de figure, comme sous la monarchie, il y a une amalgame entre vie publique et vie privée du président. Bien sur, le président comme tous les citoyens a une famille, dont il est le bâtisseur et dont il doit s’occuper avant, pendant et après sa carrière politique. Sous la monarchie, la vie publique et la vie privé du monarque sont confondues, le pouvoir étant héréditaire et toute la famille royale étant appelée à gérer les affaires du royaume. En république, le bon sens veut que le président gratifie sa famille en privé et laisse aux autres le soin d’admirer ses bonnes œuvres en publiques. Ceci dit, aucune loi n’empêche aux membres de la famille présidentielle d’être remerciés pour leurs actes s’ils le méritent.
Mais le plus monarchique par excellence, à mes yeux, c’est le titre Sebarundi (le père des Burundais) qu’on donne à l’occasion au président de la république. Il sonne faux à mes oreilles. Il est le symbole d’un paternalisme qui est, à mes yeux, à la base de beaucoup de dégâts. La majorité des pères de famille de mon pays que je connais  gèrent leur foyer d’une main de fer, je veux dire de manière la plus antidémocratique possible. Les enfants n’ont pas droit à la parole. Quand le père donne un ordre, les enfants doivent exécuter sans poser de questions. Quand le père dit de fermer sa gueule, les enfants doivent la fermer. Prendre le président de la république pour un père des Burundais signifierait l’infantilisation des citoyens qui devraient s’asseoir et laisser leur père-président  décider ce qui est bien ou mauvais pour eux.  La seule vérité et la seule parole valable deviendrait  celle du président. Et l’opposition serait damnée, considérée comme le Fils Perdu ou la brebis égarée qui doit choisir entre disparaitre (en clandestinité ou en exil)  ou retourner dans l’enclos se repentir auprès du père. Ou alors être punie pour ce manqué de loyauté au père (ce qu’on appelle entre nous violation des droits de l’homme). Pour moi, le président n’est pas le père des Burundais, il a le mandat du peuple, il est leur serviteur et il doit rendre des comptes.

Tout cela pour dire que la monarchie burundaise, ou ce qui en reste, n’a jamais été aussi parfaite que ses partisans veulent le faire croire.

Rien donc ne permet d'idéaliser la monarchie, elle n'est ni meilleure ni pire que la république. Il y a de bonnes monarchies et des monarchies chiantes. Il y a des monarchies démocratiques, constitutionnelles, qui marchent aussi bien que les républiques démocratiques. Et il y a des monarchies aussi réactionnaires et dictatoriales que certaines républiques bananières. Tout dépend de la culture politique. Alors, pour être franc, je ne crois pas que la monarchie au Burundi serait meilleure. Les rivalités et conflits ethniques qui nous ont menés là où nous sommes ont commencé encore sous la monarchie. Cette histoire de Mirerekano, par exemple, montre que les ethnismes avaient déjà commencé bien avant la république et rien ne montre qu’ en gardant le roi les tragédies qui ont endeuillé le Burundi n'auraient pas eu lieu.


Le Burundi ne reviendra pas en arrière. La meilleure façon de sauver le pays est de consolider les institutions républicaines. Notre pays a été détruit par des hommes prétendument forts qui se moquaient et continuent à se moquer du bon sens et des lois. Si je me permets de paraphraser Obama, "le Burundi n'a pas besoin d'hommes forts, il a besoins d'institutions fortes". Qui dit institution forte dit la primauté de la loi, l'Etat de droit, où les Rwembe, les assassins de Manirumva, de Ndadaye, de Ntare V, et de plusieurs milliers de Burundais pourront être traduits en justice et purger la peine qu'ils méritent. Où ceux qui détournent les deniers publics seront punis comme des criminels qui assassinent nos concitoyens par la faim. Nous voulons un Burundi nouveau, une république où personne ne sera plus au dessus de la loi.

dimanche 21 juillet 2013

Le rêve du week-end

Dans un rêve, Thierry Uwamahoro a fait un sacré voyage dans le temps :

« Rêve intéressant. L’année est 1993. Jean-Marie Ntahimpera et moi rencontrent le candidat Ndadaye dans un bureau à Bujumbura. Curieusement, Facebook et le blog Le Burundi Nouveau existent déjà. Ndadaye nous parle de deux sujets : justice sociale et reforme progressive de l’armée. Jean-Marie apparemment lui pose des questions difficiles. Je prends beaucoup de notes. A la fin de la réunion, Jean-Marie et moi s’accordent que lui il allait faire une annonce générale de la rencontre sur Facebook et que moi j’allais écrire un billet détaillé sur la rencontre puisque j’avais pris des notes et avais surligné beaucoup de mots clés…je me réveille, prêt à prendre mon laptop et commencer à taper… JE TROUVE PLUS MES NOTES! Tellement déçu. C’est comme si je ne suis pas encore prêt à accepter que c’était seulement un rêve.
Interpréteurs de rêves, au secours ! »

Commentaire d’un lecteur :

”Dreams are your companion when you sleep. They say, if you do not dream, you are missing on imagination. Plus, science says, the more you dream, the better it is. According to some positive thinkers, one should dream big to achieve big. Well, believe it or not, most of the people in the world dream a lot. Far from being a psychoanalyst or expert of dreams, I think Uwamahoro Thierry and Ntahimpera Jean Marie were in the quest for truth and reality about their country, especially that maybe when the famous Ndandaye was elected, they were still young and missed the jist of his brief politics agenda. I wish Thierry could find his notebook and write up his dreams. Maybe they can come to true. Dreams are good and make an individual. We are part and parcel of dreams.


But, dreams vary with your mood, state of mind, your psyche, and much morePeople have reported dreams where they find themselves as mute. They say that they want to shout and raise an alarm, but they are unable to (in their dream). Such a dream could indicate that you are not able to express fully and something is stopping you to achieve your goals. One should take such a dream seriously and start working towards his/her goals. Even if you haven't experienced such a dream, you ought to move towards your goals, unstoppably!”

La vue de votre fenêtre!


Rostov-na-Donu, 16:00

« Voyager au Burundi comporte une part d’irréel ».


Damiens Roulette écrit :
 « S’élancer dans les méandres collinaires pour découvrir un paysage différent mais quelque part identique à chaque sortie de virage, frissonner face au nombre toujours incroyable de camions couchés sur le flanc ou ayant pulvérisé une maison, une statue, entendre les autres voyageurs s’égosiller sur votre chauffeur parce que celui-ci s’évertue à penser que Fangio était burundais et qu’il conduisait un minibus et que, oui, Fangio est une source d’inspiration pour tout conducteur qui se respecte.


Mais tout cela ne se découvre qu’à l’issue d’un préliminaire long comme un printemps sans fleur : la montée dans le bus. A Bujumbura comme à Ngozi ou Gitega, c’est une foire où celui qui crie le plus fort partira le premier. Un folklore fatiguant mais qui, s’il n’existait pas, ferait perdre de son charme à toutes les gares routières du pays ».

samedi 20 juillet 2013

De la critique et des solutions

Un lecteur répond à ce billet :
Critiquer est souhaitable mais il faut aussi proposer une solution...
Je suis pour la critique à condition qu’elle soit constructive. Que ce soit pour signaler un mauvais comportement, une désorganisation ou un quelconque dysfonctionnement, il y a toujours la manière pour le faire. On peut toujours s’appuyer sur un fait, un comportement manifesté dans un temps T, pour étayer sa critique. Mais pas de jugement personnel ou subjectif. J’estime également qu’une critique est d’abord une création, une idée, à l’origine, qui peut comporter une valeur ajoutée. Il n’y a que les nombrilistes qui s’opposent en permanence à toute critique.
Bref, Formuler une critique c’est aussi donner la solution. Il faut dire aussi qu’il n’y a pas de limites en matière de liberté d’expression. Tout dépend de la formulation. L’important, c’est de distinguer entre la critique positive et le dénigrement.

Un autre :
"Il ne suffit pas de critiquer, encore faut-il proposer des solutions" Monstesquieu. Pour un sujet, un thème, ... dont je ne maîtrise pas les enjeux, je préfère me réserver plutôt que me prononcer. Critiquer à tout va me paraît léger et à la limite malhonnête, s'il n'y a pas d'argumentaires factuels et sérieux pour appuyer une critique, ça ne sert à rien de la faire.

Un autre :
Critiquer est déjà grand chose pour un citoyen qui ne réclame qu’à être bien gouverné. C'est en effet aux politiciens-qui sont censés être des professionnels de fournir des solutions. Exiger du citoyen qu'il fournisse toujours des solutions lorsqu'il critique la manière dont il est gouverné, c'est comme demander à un consommateur d'un produit industriel (comme la PRIMUS) d'en fabriquer le sien s'il en estime la qualité moins bonne que d'habitude. C'est, en fait trop demander. Un musicien argentin auquel la presse demandait de faire des propositions pour remédier aux problèmes de gouvernance qu'il critiquait répondit brillamment en leur disant: " What do you expect? I am an artist. I suggest that IT WORKS".

Un autre :
Si je suis père de 3 enfants et que d’un coup une inflation de 25% fait que je ne puisse plus nourrir ma famille qu’une fois la journée, je peux critiquer cette situation et demander que quelque chose soit faite, sans que je sois macro-économiste. Comme disait l’autre, I just want it to work – je veux que la BRB ou le ministre des finances ou le président de la république règle ce problème pour que mes enfants mangent 3 fois par jour comme avant. Si j’ai une solution à proposer, tant mieux. Si je n’en ai pas, cela ne m’enlève en rien mon droit de demander que les choses changent.
Si je me rends dans un hôpital et que je trouve le lieu très sale, sans docteurs, ni infirmiers, et pire sans médicaments…je ne dois pas être spécialiste en chaine d’approvisionnement des médicaments ou spécialiste en systèmes sanitaires, ou en financement-basé sur la performance pour critiquer cette situation. Tout ce que je veux est que le ministre de la santé et ses directeurs régionaux (qui sont payés par mes impôts et taxes) m’entendent et comprennent que la prochaine fois que je reviens à cet hôpital, je n’aimerai pas assister à mon fils mourir de malaria parce que médicaments et personnel soignant manquent. Fix it. I want that IT WORKS. I suggest that IT WORKS next time.

Un autre:
S’il fallait avoir de solutions avant de critiquer, personne ne serait en train de critiquer aujourd’hui, parce que les hommes et les femmes au pouvoir au Burundi avaient assez critiqué avant qu’ils ne soient aux commandes. Ce faisant, cela aurait supposé qu’ ils auraient eu de solution en poche pour chaque critique formulée. Le Burundi serait donc parfait aujourd’hui.
A celui qui n’a pas encore critiqué sans solutions de lancer la première pierre. Ce que je trouve de très triste est que nous sommes tous victimes de la perte de mémoire politique, ou d’oubli politique volontaire…

Si nous voulons briser le cycle de la misère en Afrique, il faudrait faire un effort pour tirer sur le message et non sur le messager; et nous assurer que la vérité soit au déçus de toute autre considération. Faisons donc tout de notre possible, pour que nous ou nos enfants ne soyions (soient) pas demain ceux ou celles qui vont chercher des solutions à l’extérieur ….ou qui critiquerons sans solutions…..

jeudi 18 juillet 2013

« La critique contribue à construire une nation meilleure et juste ».

Thierry Uwamahoro répond aux commentaires à son précédent billet :

« 1. Faut-il critiquer si on n’a pas de solution à proposer ? Absolument oui. C’est notre droit de critiquer. C’est aussi notre façon de faire un feedback aux gouvernants. Nous les élisons, les donnons des avantages, salaires, et pleins pouvoirs pour pouvoir trouver des solutions et répondre à nos critiques. Si les gouvernants n’ont pas de solutions, qu’ils démissionnent et laissent la place à ceux qui peuvent trouver des solutions. La critique peut aussi amener ceux qui peuvent penser aux solutions de constater qu’il existe un problème tel auquel il faut trouver une solution. La critique (même sans proposer de solutions) contribue à construire une nation meilleure et juste.
Thierry Uwamahoro

2. Quid d’un pays souverain où on se plaint aux ambassades occidentales? Daly écrit : « Je déplore cette manie de régler les questions burundo-burundaises dans les ambassades et les médias occidentaux... quel pays souverain fait ça?? » D’emblée j’ai envie de répondre par deux questions : 1) sommes-nous réellement souverains ? et 2) à qui la faute si le peuple sent que la meilleure façon de se faire entendre est d’aller vers la communauté internationale ?

En répondant la deuxième question d’ abord, je trouve que la faute est aux institutions et aux dirigeants. Le peuple ne sent le désir d’aller vers la communauté internationale que quand il ne se sent plus sécurisé par les institutions nationales, que quand il trouve que les institutions nationales ne sont plus à mesure de faire justice, quand il trouve que les institutions nationales ne peuvent plus délivrer les services nécessaires pour la survie.

Si les ministres du Frodebu ont demandé la présence de la MIPROBU ou de la MIOB au Burundi après l’assassinat de Ndadaye, c’était justement parce qu’ils ne se sentaient plus sécuriser par les institutions burundaises de sécurité de l’époque. Si Nkurunziza et Rwasa ont débarqué à Bujumbura sous protection sud-africaine au retour du maquis, c’était justement parce qu’ils ne se sentaient pas sécurisés par les FAB, la gendarmerie ou la PSP de l’époque. Ainsi s’explique « cette manie de régler les questions burundo-burundaises dans les ambassades et les médias occidentaux ».

J’ai suivi avec grand intérêt l’émission Kabizi du 11 juillet qui se concentrait sur le dossier Manirumva. La plupart des appelants étaient d’accord sur une chose : la justice burundaise ne pourra jamais dire le droit dans ce dossier, quand allez-vous approcher la justice internationale ? Je me suis senti très attristé par cette conclusion qui semble avoir fait l’unanimité. Les burundais ont perdu confiance dans nos institutions judiciaires (d’ailleurs le sondage GRADIS a montré que seulement 33% de burundais croient dans la capacité de nos tribunaux à rendre justice). C’est cette confiance érodée qui explique le phénomène soulevé par Daly. Je me suis demandé ce que doit sentir un juge burundais quand il écoute une telle émission.


En outre, ce phénomène est exacerbé par les effets pervers de la dépendance du Burundi à l’aide étrangère. Si la communauté internationale finance le budget du gouvernement du Burundi a plus de 50%, le gouvernement du Burundi sera plus à l’écoute des ambassades occidentaux (ses financiers) plus qu’il écoute ses payeurs d’impôts (les burundais). Les plus de 50% donnent un levier énorme a ces « ambassades et médias occidentaux ». Les groupes de pression le savent. Ici aussi, pour moi, la faute est plus aux gouvernants qu’a quelqu’un d’autres. Pourquoi doivent-ils attendre la pression étrangère pour écouter son peuple ? Sommes-nous souverains ? »

mercredi 17 juillet 2013

L’Union des faibles énergies fait la force!

Deo Niyizonkiza
Nestor Nkurunziza commente l’article de Déogratias Niyizonkiza :


"Merci à Déo Niyizonkiza pour son article. C'est écrit de main de maître. Une progression qui part du vécu et finit par le vécu. Entre les deux, il part de ce que l'on connaît pour nous faire découvrir ce que nous voyons rarement; il nous promène d'un pays qui semble avoir réussi (quoique la réalité est plus mitigée que l'on croit, quand on la regarde de plus près) nous ramène chez nous où les indicateurs ne semblent pas aussi éclatants. Mais ce qui est sublime dans son article, c'est qu'il refuse d'être misérabiliste. Il nous dit en fait : "Oui, j'ai vu la misère, oui, j'ai vu la faim, oui, j'ai vu la maladie; mais j'ai dit: mettons ensemble les faibles énergies de ces centaines de paysans, et voyons si on ne peut pas en tirer une machine puissante!" Je reste abasourdi devant la réponse de la vieille maman dont le fils était sur le point de mourir :"Instead of staying at home watching my baby die, I would rather come here and work with you, because at least then my contribution might save someone else's child." ce genre de paroles sont de véritables pépites d'or".

(Source de la Photo: https://www.villagehealthworks.org/story/deos-story)

Why not north-south exchange project?

Ruby Pratka, canadian journalist at Radio Isanganiro,  wishes “third world” journalists were taken seriously as professionals by their Western colleagues:

"Why is it automatically assumed that a retired German television anchor knows more about writing French-language radio scripts than a Burundian radio station manager? Why is it assumed that a Swiss or Belgian print journalist knows more about conflict reporting than a Congolese or a Palestinian? Wouldn’t you think the Congolese or the Palestinians, people living in conflict zones, would have something to teach their colleagues about conflict reporting– whether the colleagues are Ivoirian or American? Why *don’t* we have journalists from Congo or Gaza training other journalists on how to go about reporting war, or poverty issues (the best writing in and about rural journalism has been by Palagummi Sainath, a guy from India) or even political or business investigations? I learned more about investigative reporting when I was in the field with Pascal, here in Bujumbura, than from any of my Canadian or European professors.

I don’t want to attack well-intentioned people or their initiatives. But everyone would win if “third world” journalists were taken seriously as professionals by their Western colleagues, and if said colleagues recognized that knowledge, unlike a river, doesn’t always flow from up to down. Everyone would win if there was more back-and-forthing and less Northern Hemisphere evangelizing.

What would it take to start a true north-south knowledge exchange project?"

Read the original article here http://yearofnofear.wordpress.com/2013/07/16/ok-kids-lets-learn-radio-scriptwriting/

Poème du jour: Liberté

Liberté
Extrait de Sapin d’avril, 2ème édition. Bientôt disponible chez Publibook

Promets-moi !
Puisque il ne va pas cesser de pleuvoir, promets-moi des mots et des saisons nouvelles dans chaque chanson que tu murmures. Puisque la saison des mangues arrive en retard, puisque l’oiseau de nuit ne veut pas se taire pour laisser le coq annoncer la nouvelle ère,  promets-moi de rester debout, juste une saison, le temps qu’il fasse beau encore.
Puisque rien n’est certain : si la pêche sera bonne, si les papillons danseront, si les collines resteront dressées, altières et belles. Si même les oiseaux migrateurs reviendront. Puisque rien n’est sûr qu’avant, promets-moi, non des essaims ni des cascades… juste un rayon d’espoir. Promets-moi de t’accrocher au vent…
Je te promets la fidélité des hirondelles avant la pluie et l’espérance des laboureurs qui remuent la terre pour y déposer route leur richesse. Je te promets des colibris et des moineaux, je ne suis pas magicien pour dompter les rapaces. Et je te promets de jouer les airs des collines et des rivières pour noyer les mauvais souvenirs de l’an qui se meurt en silence.

 Libre
Demain, je cesserai d’être du temps. Et je fais vœu au vent. Vœu de fragilité et de délicatesse : « Je te dois la vie, ô vent. Je te dois la patience, ô brise. Je vous dois le temps qui me reste et les feuilles nomades, qui arrivent des vents en voyage, préparer le réveillon ».
Je te nomme pleine lune pour le marcheur de nuit que j’étais. Je te nomme oiseaux migrateurs pour la saison solitaire que je suis. Je te nomme douceur. Je t’appelle vent du soir pour le bohème que je suis. Et pour la vie et la joie qui m’échappaient et que tu cultivais, infatigable, en moi, je t’appelle désormais passeur de nuit. Demain, je prends la route et je rentre chez l’Eternel chanter les psaumes avec la création.

Thierry

What is the secret ingredient of Rwanda's success?


Deogratias Niyizonkiza, Founder and CEO of Village Health Works, writes in The Huffington Post:

“Many Burundians look to Rwanda as a beacon of hope. For if our brother and sisters are able to bring rapid prosperity and peace there, so too can we in Burundi. We often wonder what the secret ingredient of Rwanda's success is. While development experts disagree, my dear friend and colleague, Dr. Paul Farmer credits the national government for its aggressive and progressive leadership.
Due to differences in political leadership and governance, Burundi's model of change will likely differ from the centralized, top-down development that has been so fruitful in Rwanda. Nonetheless, Burundi possesses the same potential for rapid recovery and growth. Indeed, according to a World Bank report, Burundi is increasingly an attractive investment prospect and among the top 10 improvers in the ease of doing business. In fact, while the Burundian approach may prove slower (Burundi ranked a disappointing 1.5 of 8 compared to Rwanda's 6 of 8 on the 2013 UN Millennium DevelopmentGoals (MDGs) progress index), existing development efforts underway in Burundi may prove more sustainable and productive in the long run".

A reader comments:
"There is more than aggressivity, they (Rwandans) have managed to gain investor confidence and have a back up of some of the world great powers like London and Washington. For me the greatest achievement for Kagame regime is the reduction of corruption and effectiveness of public service".

Another reader:

"There is one characteristic Rwandans have that we are yet to learn: They are high-risk takers. I have traveled a lot; and everywhere I ended up, I met lots of Rwandans. I would be lucky if I met even a single Burundian. I know one particular Rwandan who happens to be my role model. He is a tycoon, I mean a multi-millionaire in US Dollars. This guy could escort a convoy of trucks carrying containers of his products in the then war torn Angola from the Angola/Namibia southern border post all the way to Luanda. This is a distance of about 1500 km, not fearing for his life. This is a man who would have charted a private plane from South Africa, and the plane would be be waiting for him at Luanda International Airport, while he is behind his containers of his products in the not so good roads of Angola. Besides, there was Unita rebels causing havoc, by then. Yes, Rwandans are high risk takers"!

mardi 16 juillet 2013

Ce Dont Le Peuple Burundais Devrait Etre Fier

par Thierry Uwamahoro

Depuis un certain temps, je lis des articles par des Burundais qui nous lamentons de l’état de lieu de notre république, suivis par des répliques condamnant ceux qui excessivement donnent une image négative du Burundi. Nestor Nkurunziza a même (presque) suggéré qu’il ne faudrait plus nous plaindre.

D’autres argumentaires semblent s’intéresser à comparer les résultats (ou les défaillances) des pouvoirs dictatoriaux d’avant 2005 à ceux du pouvoir « démocraturique » (de démocrature : régime hybride démocratie-dictature) de depuis 2005. Ce que nous semblons oublier de temps en temps dans nos commentaires passionnés est que les régimes viennent et passent mais le peuple reste. Le peuple burundais est un constant dans tous ces régimes. Il a souffert, mais, lui, il avance positivement. Nous pouvons être pour ou contre tel ou tel autre régime, tel ou tel autre acte posé par nos dirigeants…mais la fierté burundaise reste une constante.

Thierry Uwamahoro
Ce weekend, je partageais un diner avec un professeur qui dispense un cours sur la région des grands-lacs dans une des prestigieuses universités de Washington, DC. Il m’a parlé d’une observation qu’il a faite durant les quatre dernières années qu’il donne ce cours.

Au début de chaque année scolaire, la plupart des élevés qui s’enregistrent pour son cours connaissent quelque chose du Rwanda : soit le génocide, soit le film Hotel Rwanda, soit le fait que le Rwanda est un des pays africains avec un dynamisme, une gouvernance, et un élan développemental  exceptionnels. Ils ont entendu parler de Paul Kagame. Par contre ils ne connaissent rien (ou presque) du Burundi.

Durant les quatre mois de cours, ses élèves apprennent de l’histoire du Burundi et du Rwanda (et de la RDC – mais notre conversation était dominée par le Rwanda et le Burundi). Ils apprennent de la composition sociale de nos deux pays et des tragédies qu’ils ont eu à traverser à travers l’histoire. Il est difficile de comparer deux pays et deux peuples, quelles que soient leurs similarités (et on dit que comparaison n’est pas raison). Néanmoins, ce professeur m’a raconté que presque invariablement, tous ses élèves finissent par trouver le model burundais de réconciliation plus impressionnant et rentrent avec un haut estime pour le peuple burundais. 

Je ne sais pas exactement ce que ce professeur raconte à ses élèves (ou quels sont les livres qu’ils lisent durant les quatre mois de cours), mais c’était de quoi gonfler ma poitrine et relever ma tête. J’ai failli chanter Burundi Bwacu au restaurant. Restons fiers et progressons.

dimanche 14 juillet 2013

Al Shebab et M23, même combat ?

Thierry Uwamahoro essaye de comprendre à qui profite l’info (ou intox) faisant état de la présence des shebabs au sein du M23 :

"Je trouve cette information très invraisemblable. Mais, il y a une raison pour laquelle, invraisemblable soit-elle, cette information (intox ??) est apparue sur un site d’une organisation qui a un cachet et une crédibilité internationaux. Ce n’est pas gratuit. Je doute que ce soit seulement pour ternir l’image du Burundi non plus. Y-a-t-il des shababs ou leurs sympathisants au Burundi ? Je ne saurais pas dire. Néanmoins, il y a presque un mois, l’ambassade des USA à Bujumbura mettait en garde tous les ressortissants américains contre une attaque terroriste imminente à Bujumbura. Les shebabs ne pourraient pas faire une attaque à Bujumbura sans leur présence préalable au Burundi. L’information est toujours transactionnelle, il faut toujours essayer de comprendre à qui elle profite pour l’analyser effectivement.
Thierry Uwamahoro

Quelques hypothèses sur l’info (ou intox) des shebabs au sein du M23 :

1. Les shebabs : ils sont la source de l’information parce qu’ils veulent terroriser les Burundais et créer une peur panique en nous faisant comprendre qu’ils sont tout-près. Là-bas à l’est du Congo où n’ importe quelle milice fleurisse.

2. Le M23 : il gagnerait à terroriser psychologiquement les populations congolaises sous son control en leur faisant comprendre qu’ils ont des « abihevyi » au sein de son camp. Rappelez-vous qu’il y a une semaine, des civils congolais s’attaquaient au M23. Le terrorisme psychologique est une arme de guerre.

3. Le gvnmt congolais : l’ami de ton ennemi est ton ennemi. Pour eux, cette information servirait à inciter le gouvernement burundais à envoyer ses troupes se battre aux cotes des FARDC pour anéantir le M23. Le gouvernement congolais sait très bien que le Burundi a une armée très efficace et très aguerrie qui une fois elle s’engageait du cote des FARDC, la rébellion M23 serait une histoire de l’histoire dans quelques semaines.

4. Le gvnmt burundais : si l’information originait de Bujumbura, ce serait une façon de préparer la conscience burundaise pour une invasion de l’est du Congo. Qui dirait non si Nkurunziza envoyait notre armée au Congo soit disant à la chasse des shebabs, quel que soit l’agenda caché ? Ainsi, Nkurunziza contrôlerait effectivement cette Est congolais qui sert de base arrière à tout aventurier burundais qui se croit rebelle. Mais aussi, les généraux burundais pourraient aisément continuer leurs trafics d’or et armes au Congo.

5. Le gvmt ougandais : l’Ouganda est accusé de soutenir le M23. Si il se conformait que M23 et shebabs se battent main dans la main, ce serait un parfait moment pour l’Ouganda de se laver la main et annoncer que toute alliance alléguée entre le UPDF et le M23 est absurde car l’UPDF ne saurait jamais s’allier à son ennemi juré ; les shebabs.

6. La gvmt tanzanien : l’armée Tanzanienne risque de se battre très prochainement contre l’armée rwandaise (si on croit les rapports qui disent que le Rwanda arme et entraine le M23). La guerre des mots que se lancent Kagame et Kikwete ne présage rien de bon. L’armée tanzanienne se trouve déjà au Kivu, prête à affronter les M23 s’il le faut. En faisant comprendre l’opinion que les shebabs et le M23 font cause commune, ça serait une invitation à l’armée burundaise de se battre auprès de l’armée Tanzanienne pour faire face à l’ennemi commun : le M23 renforcé des shebabs. Les tanzaniens savent très bien que l’armée burundaise connait mieux ce terrain.

7. Le Rwanda : j’y réfléchis encore.


Mes chers amis lisez entre les lignes. Cette information pourrait ne pas être aussi banale que vous le croyez. Continuons à réfléchir et disons non à une guerre régionale potentielle".